Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/280

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» — Elle vient ! dit Claymore en étendant la main vers le médium qui ne bougea plus, comme frappé de catalepsie.

» Je raconte sincèrement ce que j’ai vu… ou cru voir… Dans le reflet sidéral, une blancheur longue, molle, diluée se précisait en forme de femme…

» Cela ne dura qu’un instant… J’avais reculé, mais Franckel s’élança :

» — Élisabeth ! Tu m’appelles !… Donne ta main… Je te suis…

» Il étendit les bras, heurta le clavecin, et le bruit de sa chute me réveilla… Je repris conscience… La musique avait cessé ; l’ombre amoureuse de la morte s’était fondue dans le rayon… Je courus aux bougies que j’allumai…

» Claymore quitta le médium évanoui pour m’aider à relever Franckel… Celui-ci ne respirait plus. Je heurtai aux portes, réclamant des secours. Le maître de l’hôtel, les domestiques arrivèrent, portant du vinaigre, des sels… Tout fut inutile, Franckel était mort, les yeux ouverts, gardant une expression d’extase et de surhumaine félicité.

» — Il n’avait pas le cœur solide, dit Clay-