Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/31

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qu’a faits Pauline sans jamais lui rappeler ceux qu’il a pu faire, ceux qu’elle ne comprend pas, ou qu’elle feint de ne pas comprendre.

Il se tient pour quitte envers elle, puisqu’il lui apporte la fortune, le reflet de sa gloire d’artiste, une situation mondaine exceptionnelle, et sa présence matérielle au foyer — puisqu’il supporte la torture secrète de vivre loin d’une femme aimée, puisqu’il est là, ce matin, dans cet affreux salon de Roncières…

Elle reprend :

— J’ai eu tort de me plaindre tout à l’heure… Je t’ai fâché ?… Oui, tu as un air triste, si triste… Ne t’inquiète pas, mon ami : je m’habituerai très bien à Roncières, pourvu que nous y soyons ensemble… Le pays n’est pas vilain… Nous faisons des économies… Tu travailles…

— Je te remercie, Pauline, et je te prie de m’excuser à mon tour… Je sens que je suis désagréable… J’ai mal aux nerfs… Tu ne m’en veux pas ?

— Non.

Et elle ajoute, avec un air de bonté condescendante :

— Tu vois… Je fais toutes tes volontés… tous tes caprices… Ah ! tu as de la chance,