Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/36

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caprice et de l’amourette, Georges souffrit. Il revint se guérir dans la froide et paisible maison, et il s’aperçut que Pauline était belle, avec des yeux chastes, des yeux sans mystère… Elle parlait un peu trop de son brevet supérieur et du prix qu’elle avait remporté au grand concours des Annales… Innocent pédantisme, encouragé par les admirations d’une petite coterie et qui disparaîtrait, sans doute, avec le temps. Madame Clarence n’avait pas exagéré les qualités réelles de sa filleule, qui dirigeait la maison, faisait elle-même ses robes et ses chapeaux, et jouait du piano à ses moments perdus… Georges regretta qu’elle eût reçu la plus navrante éducation musicale, et lui donna quelques leçons… Déjà, toute la ville mariait cette jeune fille à ce jeune homme, quand madame Clarence tomba malade. Son fils et sa filleule la soignèrent d’un même cœur. La veille de sa mort, dans un demi-délire, elle balbutia :

— Les enfants… les enfants de Georges et de Pauline…

Après les funérailles, Pauline annonça qu’elle voulait partir…