Aller au contenu

Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’argent, Marthe reconnut ces « Enfants de Marie » dont elle avait fait partie autrefois, avant son mariage.

La petite procession traversa la nef pour aller s’agenouiller devant la statue de la Vierge, après une grande révérence au tabernacle. Un murmure de prière courut, et, au signal donné par la religieuse, des voix fraîches, novices et mal assurées encore, entonnèrent l’Ave maris stella.

Marthe se courba sur son prie-Dieu. Une supplication ardente montait, des profondeurs de son âme, vers cette Vierge vêtue d’azur, qui souriait, les pieds nus posés sur le serpent, portant le fils qui l’avait faite grande entre les femmes. Des souvenirs de litanies, des fragments d’hymne flottaient dans sa mémoire, se mêlaient à sa prière, et paraphrasant le cantique des jeunes filles, l’invocation de la pécheresse s’élevait :

« Ouvre-toi, porte heureuse du ciel ! Étoile de la mer, lève-toi ! Je crie du fond de l’abîme, en plein naufrage, toute meurtrie par les