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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/207

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tempêtes de l’amour. Depuis deux mille ans, ô Marie, Ève pleure à tes pieds. Change son nom[1], brise ses liens, toi que salua Gabriel, Vierge très douce.

» J’étais bien petite encore quand ma mère m’apprit ton nom. À douze ans, je parus devant ton autel, sous le voile blanc et la couronne blanche. Le jour de mes noces, au seuil de l’église, mes compagnes, portant ta bannière, vinrent en chantant me recevoir. Je t’implorai pour mon premier-né, en le présentant au baptême. Hélas ! des gens m’ont dit plus tard que tu étais un vain symbole, que Jésus était mort tout entier sur la croix… Mais je sais que ces gens ont menti, car la vie, sans l’espoir chrétien, serait trop affreuse, et malgré mes fautes, un reflet de ta pureté demeure en mon cœur. Ma foi n’a pas chancelé. Ce qui m’a éloignée du sanctuaire, ce n’est pas le démon de l’orgueil, c’est l’amour. Tu ne l’as pas connu, Vierge très pure ; tu n’as pas su

  1. Mutans Evœ nomen.