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Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/11

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LA DOUCEUR DE VIVRE




I


La rue commence au chevet de l’église et finit à la berge du canal. En été, quand le soleil baisse, l’ombre du clocher s’allonge sur les pavés humides où l’herbe arrachée repousse toujours. Les maisons à pignon et à colombage, accotées l’une à l’autre de guingois, sont expressives comme ces maisons animées qu’on voit dans les tableaux de « diableries ». N’est-pas Breughel au Bosch qui a dessiné leurs façades, ouvert les yeux glauques de leurs croisées, et planté sur leurs chef caduc un beau hennin pointu en tuiles rouges ?