Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/140

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style. Sa curiosité fatiguée ne saisira plus aucune différence entre ces débris de demeures, et ne se ravivera qu’aux petits détails érotiques dans les chambrettes closes où les dames n’entrent pas !


Par ce midi de mars, plus chaud qu’un midi de mai en France, aucune horde étrangère ne déshonorait la solitude lumineuse et le silence.

— Les Wisigoths déjeunent à l’hôtel Diomède ! dit M. Spaniello… Tout à l’heure, ils arriveront en masse. C’est jeudi. L’entrée est gratuite. Au diable, les Anglais à carreaux et les Allemands vert foncé !… Ils vont cueillir mes violettes !… Nous manquons de gardiens, monsieur Wallers !…

Il soupira :

— Oh ! pardon, monsieur Wallers ! Je vous quitte un instant. Je ne peux passer devant les Amours dorés sans regarder mes oléandres, et demander quelques nouvelles de mes bulbes de lis… Lilium candidum… On les a mis en terre un peu tard, mais je crois qu’ils fleuriront cet été. Le fantôme du propriétaire antique sera évoqué par le fort parfum de ces nobles lis, bien dignes d’orner la demeure d’un Isiaque, d’un Initié !

— Allez donc ! fit M. Wallers.