Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/142

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visiteurs. Toutes les pièces principales, l’atrium, les chambres, le triclinium intime et le triclinium de gala, ouvrent sur le péristyle dont les colonnes enferment un petit jardin. On a retrouvé le dessin exact des plates-bandes ; on a réparé les tuyaux de plomb qui amènent l’eau fraîche du Sarno, et, parmi les myrtes et les lierres, on a relevé les stèles, les vasques, les tables de marbre et les statuettes des enfants qui portent des oies.

Les colonnes cannelées sont blanches, mais la galerie, les appartements sont peints de couleurs encore vives. Partout le jaune, le noir et le blanc rehaussent la splendeur du cinabre. Ici des ornements légers courent sur un fond noir ; des nymphes aux voiles bleuâtres s’envolent, isolées au centre des panneaux rouges ; des Amours et des Psychés jouent sur les frises. Ailleurs, de véritables tableaux représentent des scènes mythologiques où pâlissent, près des bruns héros, les nudités fanées et froides des déesses.

C’est un art mièvre et délicat qui vint de Grèce par la route d’Alexandrie, pour amuser des libertins et des courtisanes qui avaient encore du goût.

M. Wallers prétendait que cette maison sent la femme… et même la petite femme !