Il entra, appelé par la musique, salué par des rires. Le gardien avait transporté sa chaise dans la galerie du péristyle, et, sur cette chaise, Angelo di Toma était assis, grattant la guitare. Marie, en robe blanche, s’appuyait à la rampe de fer qui défend l’accès du jardin. Son corps était dans l’ombre, mais elle avançait sa tête qui brillait au soleil comme un fruit d’or.
Elle riait, et le gardien, tranquille, riait auprès d’elle ; et tous deux admiraient le joueur de flûte qui dansait en agaçant un chevreau, dans le jardin historique et archéologique, dans le jardin sacré des Vettii !… Il avait sept ans tout au plus, des jambes nerveuses, un petit torse bronzé sous un lambeau de chemise, et il semblait le frère divin de son chevreau. Le même feu sombre, la même gaieté animale flambaient dans leurs yeux, et les cheveux de l’enfant, noirs et roussis par le soleil, étaient pareils au poil dur de la bête. D’une colonne à une autre colonne, ils déroulaient la frise changeante de leurs attitudes ; et parfois, arrêtés un instant, ils sculptaient au flanc d’une vasque un merveilleux bas-relief, le motif classique du Faune enfant et de la chèvre.
M. Wallers, ravi du spectacle, se dissimula pour ne pas effrayer les danseurs. Les petits doigts sales tenaient la flûte avec une grâce