elle semblait attendre de Marie une indication ou une confidence…
— C’est une âme, mon Angiolino, c’est un feu !… Il n’avait pas sept ans, il faisait « à l’amour » avec sa cousine Grazia qui était déjà grande… Il disait : « Je suis le mari de Grazia… Je veux coucher dans son lit… » Et, une nuit, il est allé dans le lit de Grazia… Quelle scène pour l’en sortir !… Nous avons tant ri !… Madone !… Et son pauvre père disait : « Il aimera les femmes, mais elles lui rendront amour pour amour. » C’était le plus magnifique enfant de Naples !…
Marie répondit à cette explosion d’orgueil maternel en vantant le génie de Salvatore.
Donna Carmela leva ses belles mains vers le ciel.
— Jésus, son Seigneur et son patron, le bénisse, pauvre malheureux !… Il aurait dû ressembler à son père… car il a tant de cœur, mon Tore, un cœur si clair, un cœur si doux, qu’il mériterait la plus parfaite des femmes. Hélas ! il est infirme, pour mes péchés !… Il a honte de sa personne, lui, un artiste, créateur de corps sans défauts…
— Je ne trouve pas Salvatore déplaisant, dit Marie. Pourquoi ne serait-il pas aimé ?
— Merci à vous, belle chère fille, pour ces