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III


Elle s’applique, profitant du jour qui baisse, inclinant son profil délicat, au petit nez, au menton fin. Son pinceau effleure les ailes ocellées de l’archange, vertes et bleues, comme un émail persan. Et elle est si absorbée qu’elle n’entend pas le coup, discret frappé à la porte.

On frappe encore.

Cette fois, Marie Laubespin a entendu. Elle ne bouge pas et crie seulement :

— C’est toi. Belle ?… Entre…

Et, tout de suite, d’une voix changée, qui tremble un peu :

— Comment, c’est vous, Claude !

Elle a reconnu le pas du visiteur. Sans quitter sa chaise, elle tourne la tête, tend la main. Mais qu’a donc Claude ? Il touche à peine cette main que Marie lui offre. Son visage maigre,