Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/353

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rappela la voie des tombeaux à Pompéi, Elle ne retrouvait pas la douceur campanienne dans l’austère paysage où les files brisées des aqueducs s’en vont vers Rome, parmi les joncs des marais, les oliviers frissonnants, les pins aux larges ombelles. Ici, c’était une autre Italie, et le conseil qui émanait de cette terre romaine était mâle et grave ; tout, et même la mort, parlait d’éternité. « Ne cueille pas le jour qui passe. Travaille, aime, prie et grandis ton âme à la mesure de tes espérances… »

Quand Marie revint à l’hôtel de la place d’Espagne, le portier lui dit que madame Van Coppenolle avait envoyé les bagages à la gare et qu’il avait le bulletin de consigne.

— Madame a tout réglé. Elle a dit que madame Laubespin pourrait prendre le train du soir pour la France…

— Elle est au Pincio ? Elle va revenir ?

— Madame Van Coppenolle a reçu des visites… Elle est sortie vers quatre heures avec ce monsieur qui était venu à midi… Madame Van Coppenolle ne pouvait pas descendre, puisqu’elle déjeunait avec madame. Alors le monsieur est revenu dans la journée… Un jeune homme brun, en gris, qui a l’accent de Naples…

— Eh bien, j’attendrai ma cousine, dit Marie qui prévoyait une catastrophe…