Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/49

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grosse était placée presque au centre de la pièce sur une table carrée ; l’autre, sur le bureau, éclairait l’encrier majestueux, le portrait de Marie dans un petit cadre, et une réduction en bronze vert de la Victoire pompéienne.

En ce moment, debout, le dos au feu, Guillaume Wallers déclarait :

— Ce que monsieur di Toma vient de nous raconter me trouble un peu. Dieu me garde de critiquer ce que je n’ai point vu. Je connais la haute compétence et le tact de monsieur l’inspecteur Spaniello. Mais cette idée de refaire les toits écroulés et de replanter les jardins me paraît dangereuse. Vous affirmez que ma première visite me rassurera. Je le souhaite. Mais je crains beaucoup les architectes et les maçons. Quand ces gens-là se mettent dans une ruine, c’est pour l’habiller de neuf et la maquiller… Voyez ce qu’ils ont fait de Carcassonne en la coiffant d’ardoises gothiques, dans ce sec Languedoc où les châteaux, les villes, les villages, les moindres masures, cuisent au soleil leurs toits de tuiles orangées…

Il s’interrompit :

— Voilà ma fille.

Et il présenta :

— Monsieur Angelo di Toma… Madame Laubespin.