Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/66

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— Ma mère vous recevra toutes deux comme ses propres filles et vous aurez des chambres superbes, sur le golfe et sur le Vésuve. Je vous promènerai partout, je vous ferai voir des choses extraordinaires, la Naples que les étrangers ne connaissent pas. Et nous irons à Pompéi, à Salerne, à Ravello… Ah ! Ravello, quelle beauté ! Notre palais a encore un petit cloître plein de roses et de citronniers dont le parfum seul est une sympathie !…

— Eh bien, dit Isabelle, avec un soupir, vous réserverez vos chambres, votre palais et vos citronniers pour Marie. Moi, je rentre à Courtrai et je vous souhaite un bon voyage, car je ne vous reverrai plus.

Claude et Marie parlaient tout bas, au seuil de la porte, et l’on entendait Meurisse et Wallers qui riaient dans le vestibule.

Angelo murmura :

— Qu’est-ce qui vous rappelle à Courtrai ?

— Mon mari, mes enfants, ma belle-mère. Je ne suis pas libre, hélas !…

— N’importe ! Je vous reverrai… et peut-être… oui, pourquoi pas… en Italie ?… Vous n’avez qu’à dire : « Je veux ». Quel homme — même votre mari que je ne connais pas ! — résisterait à un ordre de cette belle bouche ?…

— Allons ! ne me détournez pas de mes devoirs !