Page:Tinayre - La Maison du péché, 1902.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ii

Une servante, âgée, très haute, très maigre, coiffée d’un bonnet noir, entra dans le salon. Elle déposa sur la cheminée une lampe de porcelaine commune dont la lueur fit bleuir les fenêtres, et réveilla l’or des cadres, les bronzes des meubles Empire. M. Forgerus restait immobile, un peu gêné, son chapeau à la main.

C’était un homme de cinquante ans, chauve, à barbe grise, le nez aquilin, les sourcils gros, le regard ferme et circonspect. Il tenait de l’universitaire et de l’ecclésiastique. Sa redingote était fort démodée, et le cordon de son binocle cassé et renoué en plusieurs endroits.

— Soyez le bienvenu, monsieur, dit madame de Chanteprie. Vous n’êtes pas trop fatigué de ce long voyage ?… M. de Grand ville se porte bien ?… Il ne songe pas à revenir en France ?