Page:Tinayre - La Rancon.djvu/121

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concours de musicienne, car cette soirée, attendue avec joie, lui faisait espérer un double succès. Très préoccupée d’éblouir Étienne, elle eut avec Suzanne et Moritz de mystérieuses conférences et perdit des journées entières dans les magasins.

Étienne s’irrita d’être quasi abandonné.

— Ne vous plaignez pas trop, lui dit-elle. Je vous réserve une compensation… Oui, je prétexterai une invitation de Suzanne et je viendrai passer une grande journée avec vous. Maman ne s’occupe guère de ce que je fais. Elle promène mon fils dans toutes les villas qu’elle connaît, entre Meudon et Versailles. Elle me le ramène chaque soir avec une indigestion.

— Et vous, Jacqueline, quand vous occupez-vous de votre fils ?

— Quand je peux… pas souvent, je l’avoue… Mais il n’a pas besoin de moi… Maman le gâte… Elle le pourrit. Elle va l’emmener à Fontainebleau pendant un mois et je prévois qu’il reviendra tout à fait épouvantable.

— Line, ne négligez pas cet enfant à cause de moi.

— Je ne le néglige ni plus ni moins que d’habitude. J’aurai bien le temps de le morigéner quand Paul sera de retour. Vous me grondez. C’est bien. Je ne viendrai pas jeudi.