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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/134

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XII


« Étienne, je serai demain à Paris. Ma mère me charge de quelques emplettes qui me donneront, enfin, l’occasion de vous voir… Ah ! mon bien-aimé, il est temps qu’il cesse, ce supplice de la séparation que vos lettres mêmes, vos chères lettres, ne peuvent qu’adoucir. Depuis quatre jours, mon âme est absente. Je vis comme en rêve. Étienne, il faut que je vous revoie… Je meurs d’impatience, d’ennui, d’amour.

» Par quelle fatalité l’indisposition de ma mère m’a-t-elle retenue ici, au lendemain de cette journée inoubliable, de cette soirée, où vraiment, ma chère âme, nous avons été l’univers entier à nous deux ? Vous demandez : — La recommencerons-nous