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XV


Ce furent quinze jours délicieux, splendides, ensoleillés par le nouvel été, l’amour nouveau, un enchantement prolongé dans le silence, l’absence même et le sommeil. Étienne et Jacqueline s’abandonnèrent à la joie d’être amants, à la joie de cette liberté qu’ils ne devaient jamais plus retrouver peut-être. La présence des domestiques à Meudon obligeait Jacqueline à quelque prudence, mais tous les jours elle venait rue Vauquelin et tous les soirs, sous les tilleuls de la terrasse, elle retrouvait son ami.

Chartrain ne se cherchait pas d’excuses.

« J’avais trop présumé de mes forces, pensait-il. J’avais tenté un renoncement que la foi seule, ce