loppait Jacqueline. Elle a dit que Monsieur avait une angine et qu’elle voulait emmener le petit. Monsieur s’est badigeonné la gorge avec du citron. Il ne peut presque pas parler. Il a la fièvre.
Jacqueline se précipita dans la chambre où Paul, accablé, dormait près du feu.
— C’est toi ! dit-il en s’éveillant. Ta mère est venue…
— Je le sais… Mais toi, mon Paul, tu es malade…
— Une petite angine plus désagréable que dangereuse. J’ai fait allumer du feu et je me gargarise avec, du jus de citron. Ne t’alarme pas.
Elle le regarda.
— Tu as bien mauvaise mine. Ta main brûle. Ah ! je me repens d’être sortie aujourd’hui.
— Qu’as-tu fait ?
Elle dut raconter des courses imaginaires. Paul l’écoutait distraitement. Tout à coup, il toussa. Des quintes courtes le secouèrent. Sa voix, sèche et sonore le matin, était voilée, presque indistincte. Jacqueline s’épouvantait.
— Je vais envoyer chercher le médecin.
Elle donna des ordres, puis, tourmentée d’une affreuse inquiétude, elle voulut badigeonner elle-même la gorge de son mari.