Page:Tinayre - La Rancon.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent dans les couloirs. La sonnette retentit. Le docteur peut-être ? Non, c’était la laitière de Trivaux, le boulanger, le facteur.

Neuf heures sonnaient et madame Vallier parlait d’envoyer sa femme de chambre à Paris, chez le médecin de madame Aubryot, quand le docteur Nory arriva. Jacqueline le reçut dans l’escalier, oubliant ses cheveux en désordre, son peignoir ouvert, inondée de larmes, la tête perdue.

Le docteur s’excusa. Il avait passé la nuit à Fleury et à peine avait-il pris le temps d’avaler un bol de chocolat. Il paraissait exténué de fatigue, mais l’orgueil professionnel le raidissait. Blond, assez jeune, ironique et cérémonieux, il intimida Jacqueline.

Après avoir examiné la gorge de Paul, il descendit au salon pour écrire une ordonnance. Madame Vallier l’avait suivi.

— Eh bien ? dit-elle.

Il répondit :

— Vous avez des enfants ?

— Oui, un petit garçon.

— Il faut l’éloigner.

— C’est fait.

— Radouci par une pitié sincère, le médecin regardait Jacqueline.