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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/285

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à l’amour qui accomplira ses miracles, en toi, une fois de plus. Que je t’arrache un frisson, un cri, je te sentirai reconquise et ce sera le renouveau de notre félicité.

— Étienne !

Elle se débattit, mais d’impérieuses lèvres ouvrirent ses lèvres et son sanglot s’évanouit en baisers. Et peu à peu, sa taille plia, ses paupières se fermèrent, une ivresse ardente et triste l’envahit, et Chartrain, la soulevant comme un enfant, l’emporta, dans une fièvre de victoire.

Soudain un coup de sonnette, suivi d’un infernal carillon, fit tressaillir le couple enlacé. Jacqueline se dégagea et, d’un geste involontaire, s’appuya au guéridon, qui pencha, avec un grand bruit de porcelaine brisée. Tous deux se regardèrent pétrifiés.

— On a entendu du bruit. Il faut ouvrir.

Il hésitait.

— Ouvrez, insista-t-elle. Il est inutile de donner des soupçons.

Chartrain donna un tour de clef à la serrure et disparut dans l’antichambre. Penchée, Jacqueline entendit un bruit de voix confuses, des pas… Et soudain, comme frappée par la foudre, elle chancela et, se traînant jusqu’au lit, enfouit sa