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III


En revenant par les rues désertes de la montagne Sainte-Geneviève vers son petit appartement de la rue Vauquelin, Chartrain s’abandonnait au charme de la nuit, au souvenir de Jacqueline, avec une entière complaisance de cœur. Il l’avait quittée devant sa porte, réitérant la promesse de revenir le lendemain pour étudier les Amours du poète. Aucune amitié d’homme ne lui avait donné cette sensation de fraîcheur qui l’enveloppait comme une eau pure, ce soulèvement aérien de l’âme, cette joie de vivre et de sentir. Et cette joie était sans trouble. Jamais il n’avait tant aimé les vieilles bâtisses familières, le nocturne silence, la vapeur lactée des nébuleuses dans le bleu profond