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Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/116

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XIII


Josanne a quitté mademoiselle Bon, à la station des omnibus. Seule, elle descend les pentes rapides qui mènent vers l’embarcadère du Point-du-Jour. Autour d’elle, en elle, que de tristesses !…

Tristes rues pleines de soir, où les becs de gaz semblent las de repousser l’ombre circulaire sur le pavé gluant et miroitant. Tristes jardinets où l’unique sapin, sur la pelouse lépreuse, abrite un Amour de plâtre, sali par les pluies et tout écaillé. Tristes petites maisons recelant de petites vies. Pas de boutiques, pas d’ateliers. La rumeur de Paris expire à ce seuil de la banlieue. Et Josanne hâte le pas, penche la tête, comme si sa mélancolie trop lourde l’entraînait, la tirait en bas.

Son cœur pèse à sa poitrine. Elle y porte la main, malgré elle, sous la fourrure laineuse et noire. Et elle va, seule, jetant des mots brisés, des soupirs, à la nuit déserte, au silence.