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IV


Le fiacre laissa Josanne au coin de la rue Lhomond et de la rue Amyot.

Elle monta, d’une haleine, les cinq étages de la maison et s’arrêta sur le palier, étouffant de fatigue et d’angoisse, l’oreille tendue aux moindres bruits. Derrière la porte à un seul battant, une voix furieuse éclata :

— Fichez-moi la paix, vieille folle !

— Mon Dieu ! soupira Josanne, Pierre se dispute avec Maria… Il n’a pas dîné !… Quelle scène, tout à l’heure !…

Tremblante, elle mit la clé dans la serrure, ouvrit doucement.

— Voilà madame, dit une autre voix, vous vous arrangerez avec elle… Moi, j’sais rien. J’ai rien vu…

La femme de ménage parut dans l’étroit vestibule, que le gaz, baissé par économie, éclairait mal. Son