Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec un demi-sourire et une lumière dans les yeux, simplement, gaiement, il dit :

— Madame Valentin vous manquera bien davantage, dans deux ou trois mois, mon cher ami. Je dois vous prévenir…

— Comment ! s’écria Foucart, elle nous lâcherait !…

— Hélas ! oui !… Et à cause de moi… Nous nous marions…

— Vous l’épousez !… Ah bien !… Ah ! par exemple !… Ce n’est pas gentil pour nous, ce que vous faites là, mais je vous félicite, mon cher, je vous félicite… Madame Valentin est charmante…

Il disait maintenant : « madame Valentin. »

— Nous la regretterons beaucoup !… Oui, charmante et fine, et intelligente, et courageuse… une brave petite, quoi !… Je ne suis pas étonné que vous l’aimiez…

Noël pensa :

« Mais tu es étonné que je l’épouse !… »

Il reprit :

— Je lui transmettrai, ce soir même, vos félicitations, et elle y sera fort sensible… Il est onze heures à peine. Je ne veux pas rentrer chez moi sans avoir pris des nouvelles de Claude… Mademoiselle Bon est auprès de madame Valentin.

— Alors. Je ne vous retiens pas, mon cher Delysle. Bonsoir… Et dites à madame Valentin qu’elle prenne trois jours, quatre jours, cinq jours…

La nuit de février était sèche, claire et vide. Pas une étoile au ciel. Seule, la lune de givre irradiait à l’infini une clarté verdâtre pareille aux crépuscules