Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/378

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teur Blanchet qui arrive… et puis, y a en bas une voiture, où qu’est monsieur Delysle avec les autres médecins…


Pendant les préparatifs de l’opération et l’opération même, et l’heure qui suivit, Josanne ne pensa qu’à son fils. On l’avait consignée dans le salon, avec Noël. À peine échangèrent-ils quelques paroles.

Mais l’opération terminée, les médecins partis, tandis que l’infirmière veillait sur le repos du petit Claude, et que, dans le logis bouleversé, les choses reprenaient, comme par miracle, leur aspect et leur ordre coutumiers, Josanne, délivrée de ses terreurs maternelles, redevint femme, et amante… Les sources de la joie se rouvraient en elle.

Elle ne redouta point une conversation qui, peut-être, troublerait péniblement Noël… Puisqu’ils avaient, l’un et l’autre, bâti leur amour sur les fondements inébranlables de la confiance et de la sincérité, ils devaient être prêts, à tout moment, à dire tout, et à tout entendre. Plus n’était besoin, entre eux, de préliminaires, de détours et de précautions…

Alors, Josanne, serrant les mains de Noël dans les siennes, raconta simplement la visite de Maurice. Et, comme elle parlait, le visage du jeune homme reflétait des sentiments divers et contradictoires, inquiétude, impatience, joie hésitante devant un bonheur imprévu et longtemps désiré…

— Et c’est tout ? demanda-t-il.

— C’est tout.

— Il est parti, « sans comprendre » !… Et toi,