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VI


C’est le dimanche matin. L’odeur vanillée du chocolat emplit l’étroit logement, et Josanne, tôt levée, en frottant les meubles, chante. Elle est gaie, ce matin-là…

À tous les étages de la maison, les portes battent, les fourneaux chauffent, les tapis pendent sur l’appui des fenêtres, les balais cognent les planchers. Et, tandis que l’homme et les mioches paressent au lit, — délivrés pour un jour du bureau, de l’atelier, de l’école, — la femme, qui n’a jamais de vacances, commence le branle-bas dominical.

— Pour sûr que madame a du mérite !…

La Tourette, dans un coin de la salle à manger, devant le poêle, prépare le bain du petit.

— Madame, qu’est savante, faire tout ça !… Et sans chigner !… Monsieur, quand on le connaît, on voit bien qu’il n’a pas de méchanceté… la crème des