la ressemblance idéalisée de Mme de Pompadour et, demandant au vieux jardinier qui la suit, le nom du bosquet embelli par cette déesse, elle l’entendra répondre :
« On l’appelait autrefois le Bosquet de l’Amour. À présent, Madame, c’est le Bosquet de l’Amitié… »
Et peut-être, au fond de son cœur, Marie Leczinska aura-t-elle le sentiment d’une revanche secrète, qui n’ira pas sans inquiétude…
Dès 1751, la transformation est accomplie. La marquise a réussi ce beau et difficile travail, ce chef-d’œuvre d’habileté féminine : quitter ou paraître quitter la première l’amant qu’elle aurait perdu ; garder l’ami et, dans la chasteté d’une liaison encore étroite, demeurer, au sens réel du mot, la maîtresse.
Sacrifice qui ne coûte rien à la chair épuisée, sacrifice qui ménage l’orgueil de la favorite et sert ses intérêts ; sacrifice pourtant, et douloureux. Une femme ne renonce jamais, sans souffrance, à ce qu’elle posséda, même lorsqu’elle n’y tient guère… à moins que de le remplacer aussitôt. L’amour seul fait oublier l’amour. Personne n’a connu le secret de ce long adieu que Mme de Pompadour dit à