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Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/157

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cendait chez la marquise — encore passait-il par la « pièce de compagnie », car l’escalier mystérieux était muré. Mme de Pompadour assistait régulièrement aux offices ; elle faisait maigre le vendredi et elle parlait déjà de son confesseur, qui serait le P. de Sacy, jésuite. On l’avait vue chez les religieuses Capucines de Paris aller, coiffes baissées, à la chapelle où était le corps de sa fille et prier longuement sur le tombeau. En réalité, elle avait des velléités de religion plutôt que de la religion, et, n’étant pas hypocrite, elle avouait qu’elle espérait obtenir, par ses prières, la piété véritable dont elle était encore éloignée. L’intention suffisait pour toucher le cœur de la Reine, qui marquait à l’ex-favorite une réelle bienveillance et comptait peut-être qu’en voulant faire son salut, Mme de Pompadour aiderait, indirectement, au salut du Roi. Si elle éprouvait un réel désir de pénitence, ne serait-elle pas obligée de quitter la Cour, où sa présence — même à titre d’amie — perpétuait le scandale ? Quitter la Cour, la marquise n’y pensait guère, et elle entendait bien que la dévotion et l’amitié purifiée s’accorderaient ensemble. C’était aussi l’avis de Louis XV. Après avoir accordé à son « amie » les honneurs de duchesse, en 1752, il la nomma,