Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/30

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Voilà une étape encore, qui rapproche un peu la jeune femme de la haute société des grandes maisons nobles. Mme Le Normant a hôtel à Paris, château à Étiolles, et quarante mille livres de rente ; elle reçoit à son tour Montesquieu, Fontanelle, le président Hénault, vieil et fidèle ami de Marie Leczinska, l’abbé de Bernis et Voltaire, qui rivalisent pour la célébrer en petits vers ; le président du Rocher, qui écrira plus tard, en se souvenant d’elle : « Belle, blanche, douce, ma Paméla ! Je la nommais ainsi à Étiolles, où je passais une partie des étés de 1741 et de 1742, et où nous lui lisions le roman anglais de Paméla, chez M. Bertin de Blagny, mon parent… » Et ce qui complète la petite célébrité de Mme d’Étiolles, c’est son talent de comédienne, les succès qu’elle remporte à Chantemerle, chez Mme de Villemer, où elle joue avec les ducs de Nivernois et de Duras, devant le duc de Richelieu ; et chez M. de Tournehem, à Étiolles, où le fermier général a fait construire « un petit théâtre aussi beau que celui de l’Opéra, avec des changements et des machines ». Elle commence à fréquenter enfin des gens titrés, bien en cour, Mme de Sassenage, femme d’un menin du Dauphin, Mme de Saissac, tante du duc de Luynes.