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la femme et son secret

sant croire que c’est léger !… Et le fauve devient un animal domestique. Mais il a le cou pelé.

Les jeunes mariées s’en apercevront toujours assez tôt. Ah ! qu’elles jouissent d’apprivoiser le dieu farouche ! Qu’elles oublient l’Hymen avec sa torche allumée aux autels de la Loi ! Qu’elles ne soupçonnent jamais que des casuistes et des magistrats ont inventé pour l’étreinte amoureuse le nom horrible de « devoir conjugal ». L’homme qui saura leur donner la fête des sens et du cœur, sera-t-il absolument sûr de les garder, toujours dévouées, toujours fidèles ? Hélas ! qui peut répondre de soi, à vingt ans ? Il arrive que des mariages délicieusement commencés, finissent mal… Mais ceux qui ont mal commencé et qui continuent mal, sont-ils plus enviables ?


Les gâcheurs.


Il n’y a pas bien longtemps, une jeune femme vint gémir au coin de mon feu. (Ceci n’est pas une métaphore : ce « feu » était de bois flambant, et non pas une convention litté-