Aller au contenu

Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
le bonheur conjugal

douleurs. Il est convenu qu’une femme aime son enfant d’autant plus qu’elle a aimé, plus tendrement, le père, et que la venue d’un enfant rapproche heureusement les époux.

Tout cela, qui est convenu, est conventionnel. C’est la simplification extrême d’une vérité plus complexe, d’une vérité qui appartient à la femme et que l’homme, moraliste et législateur, voit du dehors. Il l’accommode aux nécessités sociales, et la femme dit que c’est très bien ainsi. Elle a même fini par le croire.

Dans la réalité, les choses vont autrement. La femme, quand elle s’en avise, n’ose pas contredire l’opinion générale par sa modeste expérience particulière.

Chez les peuples primitifs, l’instinct maternel est tout animal. Il doit jouer comme une puissance élémentaire et souveraine, et il s’accorde avec l’intérêt de la femme qui vaut par sa fécondité. Malheur à la femme stérile ! Elle porte le poids d’une malédiction et ne mérite aucune pitié. Aussi, ne refuse-t-elle pas d’enfanter. Le nombre de ses fils fait sa force et sa gloire. Et elle n’est bonne qu’à cela.

L’instinct maternel existe chez la femme