à la Princesse de Clèves et à son auteur.
On connaît la fin du roman. : M. de Clèves est mort. Mme de Clèves, devenue veuve, continue d’adorer M. de Nemours qui l’adore. Vont-ils s’épouser ?
Non, Mme de Clèves se refuse.
« Je sais, dit-elle, que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d’une telle sorte que le public n’aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais. Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? M. de Clèves était peut-être l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage. Peut-être aussi sa passion n’a-t-elle subsisté que parce qu’il n’en avait pas trouvé en moi. Je n’aurais pas le même moyen de conserver la vôtre. Vous avez eu déjà plusieurs passions ; vous en auriez encore ; je vous verrais pour une autre comme vous avez été pour moi. J’en aurais une douleur mortelle et ne serais même pas assurée de n’avoir pas le malheur de la jalousie… »
Le lecteur pense que Mme de Clèves raisonne trop bien et qu’elle raffine sur le scrupule.