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la petite enfance

se marquera l’influence du sexe, et qu’il y aura vraiment, petit garçon ou petite fille.

Un garçon d’un an est un bon gros balourd, qui mange, boit, crie, bat sa nourrice, et qui est presque toujours tardif à parler. Une fille du même âge possède un répertoire nombreux de connaissances utiles. Elle parle mieux que son frère, et mieux que lui elle sait mentir, ou plutôt simuler, pour obtenir de notre tendresse et de notre inquiétude, ce qu’elle désire. Comédienne par nécessité, elle est aussi comédienne par plaisir, pour exciter nos rires qui promettent quelque récompense, et aussi pour exercer la faculté propre à son sexe, l’arme défensive dont elle aura besoin. À dix-huit mois, deux ans, la femme se révèle déjà, telle qu’en elle-même la puberté et l’amour la changeront. Il y a de la chatte en toute femme vraiment femme. La petite fille est un chaton, gracieux, câlin, roublard et profiteur, plein d’arrière-pensées, et bien armé d’innocentes griffes.

En comparaison, le petit mâle est pareil au jeune chien : rustaud, crédule et maladroit, souvent malpropre et destructeur, mais bonasse. Il grogne et montre les crocs. Cependant, il craint les coups, et s’il essaie de rendre