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LE CHEMIN DE LA SAGESSE

rière lui. L’amour maternel, qui ne change jamais de nature, change de ton. C’est l’esprit, c’est l’âme de l’enfant que la mère prétend posséder. Et cela, encore, lui échappe.

Pour une mère qui vit seule avec un fils unique, l’émancipation de l’adolescent est un drame. Sous couleur de religion, de morale, de prudence, la mère tend à retenir l’impatient garçon qui entend l’appel de la femme. Si le fils ne se marie pas très jeune, s’il fait avec sa mère vieillissante un de ces « ménages » où la mère devient une esclave despotique acharnée à servir, acharnée à dominer, le mariage tardif déchaîne des catastrophes.

Le drame de la jalousie maternelle, qui a inspiré l’admirable Genitrix de François Mauriac et les plus beaux romans de Louis de Robert, éclate toujours entre la mère et le fils. Entre la mère et la fille mariée, ce drame n’est pas impossible, mais beaucoup plus rare, et il tourne à la comédie.

Le sentiment maternel est très différent, sans