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LA FEMME ET SON SECRET

être inégal, selon qu’il s’exerce sur un fils ou sur une fille, et le sentiment filial qui lui répond n’est pas le même.

Une mère, pour un fils qui la chérit, est une femme. Il lui sait gré d’être aimable aux yeux et de prolonger sa jeunesse. Il veut qu’elle soit élégante. Il est fier qu’elle soit admirée.

La fille qui grandit regarde sa mère comme une femme regarde une femme. Si la mère est très jeune, si elle commet l’imprudence de se poser en « camarade » pour sa fille, elle risque d’éveiller, dans cette enfant, le vieil instinct de rivalité.

On a vu des mères jalouses de leur fille, cœurs égarés, que la loi de la vie punit inexorablement. Le contraire existe. Il y a des filles jalouses. À force d’entendre dire que leur mère paraît être leur sœur aînée, elles prennent des sentiments de cadette aigrie. Deux femmes s’opposent : l’une qui a le droit de commander, l’autre qui a le devoir d’obéir. Elles se rencontrent sans cesse sur le même terrain. Elles s’occupent aux mêmes choses, dans la maison. D’où, cent possibilités de conflits. Chacune se plaint de l’autre, l’accusant de despotisme ou d’ingratitude. Dans les cas ai-