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Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/241

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LE CHEMIN DE LA SAGESSE

aider sa fille, elle ne la dirige plus. Quant au gendre… Ah ! qu’il est donc inélégant et démodé d’être mal avec un gendre !

On ne l’aurait peut-être pas choisi, pour soi, mais c’est une autre affaire. Tel que la fille l’a voulu, la mère l’accepte. Elle ne lui demande pas ces sentiments filiaux qui seraient une comédie. Des deux parts, on tâche de ne point se heurter et le temps arrive où l’on s’aime bien.

La belle-mère dragon n’est plus, mais les belles-mères de l’ancien modèle n’étaient pas toutes des dragons. La bonne femme vouée au service des enfants et des petits-enfants, la berceuse, la gardienne, la remplaçante gratuite de la jeune mère, ne devient-elle pas plus rare ? Peut-être les deux aspects du même type étaient-ils secrètement liés par des conditions de vie qui les façonnaient. Peut-être l’ange à cheveux gris était-il la compensation de la mégère. Peut-être aussi, en dépit des changements de notre vie morale et familiale, l’éternel instinct féminin, masqué, non détruit, produira-t-il toujours des belles-mères terribles et des belles-mères délicieuses.

Mères qui mariez vos filles, dites-vous bien

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