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Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/59

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l’âge ingrat

« Je sais tout. » Et puis la terreur : « Je ne me marierai pas ». Et enfin, la stupide réaction de la mère qui gifle la trop confiante Lizzi, au lieu de la rassurer avec tendresse et délicatesse. Cette mère, d’un type malheureusement trop commun, est une sotte et pis qu’une sotte. Elle manque à son devoir, par imbécile pruderie, et il est bien certain que sa fille ne lui dira plus jamais rien. Gretel, dont la maman est beaucoup plus intelligente, écrit bien :

« Une mère ne sait jamais ce dont ses enfants parlent entre eux. »

Et ailleurs :

« Tout cela est bien triste. Aussi, il n’y a qu’une chose à faire : il ne faut pas se marier. On peut, et il faut devenir amoureuse, mais on rompt tout simplement les fiançailles. Oui, c’est une porte de sortie, et ainsi, personne ne peut dire : Celle-là n’a pas trouvé d’homme. »

Décision qui rassure à la fois la pudeur et l’amour-propre.

Vers la fin du Journal, quand Gretel a quatorze ans, et qu’elle est presque une jeune fille, la curiosité incomplètement satisfaite se détourne du mystère physiologique, au mo-