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Page:Tinayre - Les Lampes voilees.djvu/64

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d’imagination, et moins de fantaisie que de caprice. Un égoïsme puéril dominait tous ses sentiments. Elle préférait les gens qui l’adulaient aux gens qui l’aimaient, et les grossières flatteries de Désirée au dévouement taciturne de Laurence.

Elle parla longtemps. Sa fille l’écoutait, sans l’interrompre, pendant que la servante mettait le couvert et servait le potage. Quand madame de Préchateau eut terminé sa diatribe, Laurence dit simplement :

— Si nous dînions ?

Le menu était simple et le repas fut court, comme à l’ordinaire. Les dames de Préchateau reprirent leur place au coin du feu et Désirée, selon l’usage campagnard, vint s’asseoir auprès d’elles, pour la veillée. Elle tricotait, et Laurence cousait. Par instants, l’une ou l’autre prenait une poignée de barbes de pin dans une corbeille et la jetait sur les bûches qu’une haute flamme dansante enveloppait tout à coup.

Alors, la cruche de cuivre, les roses bleues