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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/106

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JOURS DE BATAILLE

moins fier de la troupe et le moins bien armé.

Avant de remonter à Péra, je vais voir le Konak de la Légation de Perse dont toutes les vitres ont été brisées par le contre-coup de la canonnade, le Club militaire assailli le 13 avril et presque entièrement ruiné ; et, dans une petite rue, le cercle des dames turques dont les caffess pendent lamentablement sur des fenêtres défoncées.

Ce soir, les suppléments des journaux font connaître que la décision de l’Assemblée sera prise demain. Nous sommes tous bien assurés qu’Abdul-Hamid ne restera pas sur le trône, mais, il y a, malgré tout, un malaise, un reste d’inquiétude dans les esprits. La présence du Sultan, même vaincu, même captif, opprime Constantinople, et ce peuple qui a tremblé si longtemps devant le Barbe-Bleue d’Yldiz, redoute, jusqu’à la dernière minute, un tour de passe-passe, une combinaison machiavélique, l’intervention invraisemblable d’une