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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/135

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ET DE RÉVOLUTION

heures, — il fut amené à la gare de Sirkedji.

Les officiers qui l’escortaient, les employés de la gare, ont raconté cette arrivée, dans le froid léger et le frisson gris d’avant l’aube. Quelques serviteurs et eunuques firent descendre des voitures onze femmes, — cadines et odalisques, — ainsi que le petit prince, à moitié endormi, curieux déjà et consolé. Les dames, voilées du yachmak blanc, étaient enveloppées de manteaux du soir, en dentelle et en soie claire, vêtements peu commodes pour voyager, mais les waterproofs et les carricks anglais ne sont pas prévus dans le trousseau d’une sultane… Abdul-Hamid, très paternellement, fit monter ses épouses et son fils dans le wagon du train spécial, et demanda pour eux des limonades qu’on ne put trouver à la buvette de la gare.

Pendant que la locomotive chauffait, les dames aux manteaux de dentelles s’amusaient follement dans le wagon transformé en harem-like. Achetées toutes petites dans la sauvage