tion y est… Bravo ! bravo !… Toute l’école s’émerveille… Nous avons enfin reconnu l’hymne national !
Il n’y a qu’un auditeur mécontent : c’est un bébé de deux ans, tout noir, tout frisé avec des yeux de charbon, qui n’aime pas du tout la musique et encore moins les dames à grands chapeaux. Il se précipite dans les jupes de la gracieuse adjointe qui nous signifie, par gestes, que ce bébé lui appartient en propre. Et elle demande combien nous en avons.
Je lève trois doigts.
— Machallah !… (Dieu vous les conserve !)
Je montre la directrice… Combien d’enfants, déjà ?… Un, deux ? L’adjointe éclate de rire, et tapant sur le ventre rebondi de son chef hiérarchique, elle répond, tout haut, devant les élèves :
— Rien qu’un… Et il est là !…
Personne n’est choqué. À tout âge, les Turques ignorent la pudibonderie hypocrite. Et les petites filles regardent sans rougir cette corpulence passagère de madame la directrice…