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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/263

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D’UN NOUVEAU RÈGNE

avec un hodja ; puis il nous a quittés, et il est entré dans un corps de garde de gendarmes macédoniens. Il revient vers nous, escorté de deux sous-officiers de Salonique, et du ton le plus naturel, il nous dit :

— Entrez.

— Où ça ?

— Dans la cour… J’ai parlé aux officiers du poste, et ils ont arrangé l’affaire avec les hodjas… J’habite Constantinople depuis vingt-cinq ans, et je n’ai jamais pu pénétrer dans cette cour, même avec de hauts dignitaires turcs. En ce moment, le prestige des officiers de Salonique est si grand qu’ils peuvent tout. Ils nous donnent deux sergents comme escorte, par prudence.

Et c’est ainsi que je suis entrée dans la cour du Platane, pas très rassurée, je l’avoue, et prête à m’en aller si les fidèles avaient fait un seul pas vers moi. Mais les fidèles respectent les gendarmes bleus autant qu’ils méprisent les giaours. Un petit hodja de quinze ans, très déluré, nous a montré le grand creux