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PREMIERS JOURS

des nègres, et des Arabes aux burnous flottants… Nous cherchons maintenant la bonne auberge promise par M. Bareille.

L’auberge est trouvée, la table mise dans le jardin qui est un vrai jardin de guinguette, avec un figuier, une glycine, quelques rosiers en fleur et des cages à poules, — très « environs de Paris », — mais dans un coin, un Turc vénérable rempaille des chaises, et au milieu de l’allée, il y a un jet d’eau minuscule, un jet d’eau attendrissant par sa petitesse, dans un vasque de marbre !

Le déjeuner ? Ah ! certes, le représentant de la maison d’automobiles, notre distingué compatriote, ne serait pas content du déjeuner. Je l’entends dire : « Quel sale pays !… » Heureusement que nous l’avons laissé à ses devoirs. Le déjeuner est ridicule, atroce et charmant. Sur une table de bois, le jeune Turc qui nous sert a étendu des serviettes éponges, jaunes et roses, très étroites, en guise de nappe. Là-dessus un plateau, et sur le plateau des assiettes, ou plutôt des soucoupes, comme pour