Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
D’UN NOUVEAU RÈGNE

belle éducation, dans un foyer où la mère est une inférieure, une esclave ? Sans manquer aux lois de la religion, sans ôter notre voile, — puisqu’on attache tant d’importance à ce voile ! — nous pourrions être plus développées moralement, plus instruites, vivre en intimité plus étroite avec nos maris, être plus utiles à nos enfants. Nous ne demandons que ça. Nous n’avons pas du tout besoin d’aller dans les bals, dans les théâtres… Mais nos ennemis font semblant de confondre nos désirs avec les revendications des mondaines ennuyées. C’est surtout l’instruction qui manque.

— N’y a-t-il pas ici des doctoresses ?

— Il y en a une, mais elle est chrétienne.

— Et les infirmières ?

— Grecques, Arméniennes… Les femmes turques ne se mettent pas en service dans les maisons où il y a des hommes.

— Comment les recrute-t-on, ces infirmières ? Où apprennent-elles leur métier ? Y a-t-il des écoles spéciales ?

— Non, malheureusement. On prend ces