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LA VIE AU HAREM

— Je mettrai un cache-poussière et un petit voile comme à la campagne.

Elle demeure pensive :

— Prêtez-moi votre chapeau, chère amie, pour voir comment ça fait sur ma tête.

Elle met le chapeau cloche sur son bouffant bicolore et minaude devant la glace :

— Hé ! il me va bien.

Et tout à coup :

— Ah ! fermez la porte, chère amie ! Si mon esclave me voyait, elle dirait que je me suis faite chrétienne !

Fermer la porte ? Je veux bien, mais aucune porte ne ferme exactement, chez madame Ange. Celle de ma chambre, je dois la maintenir en mettant une chaise tout contre, le matin et le soir.

Madame Ange assiste à ma toilette. C’est, dit-elle, son devoir d’hôtesse de me servir. Elle m’a gentiment offert son propre linge, mais nous n’avons pas les mêmes mesures. Elle s’inquiète aussi, beaucoup, des fluctuations de la mode, de la longueur des corsets les plus