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LA VIE AU HAREM

— est très propre, très gaie, sans luxe. Il y a des meubles européens, mais c’est la manière de s’en servir qui n’est pas européenne !

J’occupe le seul lit de la maison, un lit en fer à barres de cuivre, qui a deux oreillers plats au chevet, et un troisième oreiller très long, contre le mur — souvenir du divan national. Les draps sont cousus à la couverture. La fenêtre est ornée de petits rideaux en cretonne bleu marine à fleurs, non pas coulissés sur des tringles ou plissés sur des anneaux, mais cloués à même le mur, par des pointes. Un portemanteau, deux chaises, une table ronde, soi-disant table à toilette, garnie d’objets hétéroclites, les ustensiles de toilette étant épars sous les meubles. Et la porte ne ferme pas !

Madame Ange n’a pas de lit. Elle couche sur un matelas, posé à même le parquet. Et la dame de Salonique couche aussi sur un matelas, dans le salon. Les matelas sont nomades. Ils émigrent de pièce en pièce, selon la fantaisie de la dormeuse.

Les deux serviteurs — la vieille pantalon-