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LA VIE AU HAREM

Quand reverrai-je Ahmed-Riza bey, et comment le reverrai-je ? Le hasard nous a toujours rapprochés en des circonstances si singulières : le bal costumé, le cénacle positiviste, le petit appartement de la place Monge, et maintenant ce harem d’O… pacha !… Je lui demande :

— Ne souhaitez-vous pas revenir en France, revoir vos amis ?

— Plus tard… Je ne suis pas libre… Je ne m’appartiens plus. Ma tâche est très lourde, et je me dévoue absolument à l’accomplir. Dites pourtant à mes amis et surtout à mes camarades positivistes que je garde les idées, les convictions qui leur sont chères. Vous reviendrez ici, vous ; et peut-être vous verrez des choses nouvelles.

— Leïla… C’est un très joli nom, Leïla ! — dit madame Ange, quand nous nous retrouvons dehors, avec la petite esclave et le cuisinier arménien. Dire à une dame qu’on veut l’appeler Leïla, c’est lui faire un compliment, parce que Leïla représente la femme aimable et