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LA VIE AU HAREM

presque blonde, au teint de fleur, aux larges yeux de ce gris nuancé qui verdit dans l’ombre et bleuit à la lumière. Le profil aquilin, très délicat, rappelle un peu celui de la belle actrice parisienne Andrée Mégard.

Cette jeune femme reçoit dans le cabinet de travail de son mari, — une pièce petite et sobre, de style moderne viennois, — car L… pacha a supprimé dans la maison la division traditionnelle en haremlik et sélamlik.

Le beau visage, la robe d’intérieur rose, garnie de guipure et de velours noir, le langage pur, aisé, sans accent, me font penser à la Djénane de Pierre Loti. Mais Djénane, paraît-il, était une créature à demi chimérique et les dames de Stamboul lui refusent toute existence réelle… Madame L… pacha sourit doucement quand je lui parle d’une ressemblance physique avec la romanesque Désenchantée.

— Des Désenchantées ? Il y en avait quelques-unes à Stamboul, et ce n’étaient pas les plus intéressantes parmi mes compatriotes. Le livre