fiance en vous. Mais vous laisserait-il sortir sans voile ?
— Oui, certes, si je n’avais pas à craindre la fureur de la populace.
— Admettrait-il chez lui, chez vous, ses amis ?
— Il les admet. Nous ne racontons pas à tout le monde cette infraction aux antiques convenances, mais nous recevons, ici, qui nous plaît.
— Alors, vous vivez presque à l’européenne ?
— Ce serait trop dire. Nous transigeons avec les coutumes, nous tournons les difficultés. Il est bien dangereux de se poser en révolutionnaire. D’ailleurs, je sors très peu ; je ne me mêle pas de politique, je suis vieux jeu sous bien des rapports.
Je demande à madame L… pacha ce qu’elle pense de la vie des Européennes telle que les romans la décrivent.
— C’est une vie bien fatigante ! Et toutes ces histoires de passion, cela fait peur.
— La passion est de tous les pays, et l’on